Le rôle de Cascais dans la Révolution - 50 ans

C'est à Cascais qu'eurent lieu deux importantes réunions préparatoires qui allaient aboutir à la Révolution des Œillets. Lors de la réunion tenue à Cascais le 5 mars 1974, les capitaines ont considéré que le coup d'État était irréversible, ont décidé que leur organisation devait être renforcée et ont mis en place les mécanismes nécessaires à la réalisation d'un projet politique qui résumait leurs objectifs fondamentaux. La réunion clandestine a été préparée en tenant compte d'importants problèmes de sécurité. Les quelque 200 hommes (représentant plus de 600 personnes) qui devaient y participer ont été convoqués dans 18 cafés ou pâtisseries de Lisbonne, où ils ont dû attendre que quelqu'un les dirige vers le lieu de la réunion. Le projet initial était de tenir la réunion dans l'immeuble Franjinhas, au croisement des rues Castilho et Braamcamp, mais il a été modifié le jour même : la destination a finalement été le 1er étage du numéro 45 de la rue Visconde Luz, à Cascais, dans l'atelier de l'architecte Braula Reis. Dans ce petit espace, une étape décisive dans l'histoire du mouvement des capitaines et pour le succès de l'opération « Retournement historique » qui, en 51 jours, allait renverser une dictature qui avait duré près d'un demi-siècle. Au cours de la réunion, le document de synthèse « Le mouvement, les forces armées et la nation » a été approuvé par la majorité des participants (111). Il s'agit du premier projet politique des capitaines et il est fondamental pour la définition de leurs objectifs. L'intention du Mouvement de démocratiser le pays et de mettre fin à la guerre est claire, et c'est à ce moment-là que le Mouvement des capitaines devient le Mouvement des forces armées (MFA). Les capitaines décident de déléguer à Melo Antunes la responsabilité de présider et de coordonner la commission chargée d'élaborer le programme. Au cours de la même réunion, un nouveau vote est organisé sur les futurs dirigeants du Mouvement, qui est de nouveau remporté par Francisco da Costa Gomes, alors chef d'état-major des forces armées. Les participants ont également accordé leur confiance au Comité de coordination du Mouvement et à sa direction pour mener à bien toutes les activités nécessaires à la préparation du coup d'État. « Il y a cinquante ans, nous nous sommes unis et avons vaincu un régime antidémocratique. La célébration du 25 avril à Cascais est une affirmation de principes. C'est l'affirmation d'une démocratie forte. Honorer le mois d'avril, c'est se souvenir et admirer ces hommes et ces femmes qui nous ont libérés de la servitude pour nous donner une liberté totale. C'est remercier les nombreux hommes qui étaient en première ligne, les capitaines d'avril, qui ont courageusement mené à bien la seule révolution non sanglante au monde, en remplaçant les fusils par des fleurs : nos œillets. Luttons, aujourd'hui plus que jamais, pour une Démocratie sans maîtres. Ici, dans notre ville de Cascais, c'est aussi le peuple qui commande", a souligné Carlos Carreiras, maire de Cascais.